| | | par Julien Szabason le 27/03/2000
| Morceaux qui Tuent Siegfried Friendly fire
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| Troisième opus pour le trompettiste suisse et toujours ce même melting-pot de jazz et de musiques urbaines. Sans passer par la case world de l'excellente BO du film "Louise, take 2" à laquelle il avait participé, les atmosphères changent puis reviennent. L'album commence par un jazz brumeux, mystérieux, sombre, planant. Puis, tandis que la batterie pose un lent beat funky aux accents de drum&bass, le clavier vibre, comme sous l'action d'un Chick Corea époque Return To Forever, et la trompette fait fuser des notes aiguës, cherchant l'accord insolite. Sur "More" se dégage une ambiance peu rassurante (écoutez la basse), mais aquatiquement magique avec l'imitation de la baleine et le crissement de cymbale. Sur "Less", la basse bloque ses deux derniers pas à la fin de chaque phrase, tel un gamin jouant à 1,2,3 soleil. L'auditeur, déjà mis en garde, ne peut maintenant que pressentir l'avalanche. Elle a bien lieu... au bout des baguettes : frappe sèche, habile, qui entraîne à mille à l'heure la trompette haut perchée et brillante. On trouve aussi des ambiances de dub (rythme décomposé sur "Bending new corners") ou de ballade urbaine, emmenées par une caisse claire au fond d'un temps bien funky et par un maître de cérémonie NYA au feeling de feu ("Siegfried", en hommage au musicien-compositeur et réalisateur de "Louise, take 2"). La mélodie de "Friendly fire" reste bien calée dans l'oreille, joyeuse et logique, chantée tout en rebondissements par le rappeur conteur prophète ("Let the soul fire burn") et accompagnée par ce piano bluesy (comme souvent dans ses solis) et funky avec ses cordes réellement frappées (l'intro). Bref, un album dans la même veine que le précédent opus "the dawn", fait d'un savant mélange novateur et provocateur de sensations. |
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