| | | par Jérôme Florio le 01/01/2007
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| Souvenez-vous de ces disques de la mouvance "trip-hop", dans les années 90, qui abusaient de voix fragiles sur des fonds orchestraux vaporeux et lascivement mélancoliques. Déjà auteur en 2000 d'un premier album sous le nom d'Ensemble ("Sketch proposals", Rephlex Records), le Toulousain Olivier Alary perpétue le style en invitant des "guests" à poser leur voix sur des compositions… vaporeuses et lascivement mélancoliques.
"Ensemble" est un nom tout désigné pour le cocooning. On se fait cajoler de la première à la dernière plage, car Alary ramène du beau monde - sa participation aux deux derniers disques de Björk y est sans doute pour quelque chose. Les voix de Mileece, Chan Marshall (Cat Power), Adam Pierce (Mice Parade), Lou Barlow (Dinosaur Jr., Sebadoh), sont respectueusement mixées en avant, exemptes de triturages. Mais quelque chose fait écran, comme un fin mur de verre - une sorte d' "open space" musical, monochrome, qui force la musique et les interprètes à cheminer sur deux voies parallèles qui ne se croisent pas. Ca sature à peine avec Barlow ("One kind, two minds"), Cat Power est dans son registre fragile, au bord des larmes ("Disown, delete"). On pense à Alpha, Craig Armstrong, Zero 7 : le tout est agréable, mais lisse.
Malgré sa sensibilité évidente, "Ensemble" est trop joliment triste. Avec "All we leave behind", on croirait presque réentendre une compile "Rebirth of cool"… De quoi habiller les spots de pub "zen" d'Air France. Les interventions des invités sont disposées de manière comptable, avec des trous d'air pour patienter – "Still", "Unrest", "For good", dont les six minutes (!) de bruit de pluie donnent presque envie de ranger "Ensemble" au rayon "Nature et découvertes".
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