| | | par Frédéric Joussemet le 29/04/2002
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| Un sax, une guitare et de l'improvisation totale. Une formule périlleuse car les deux musiciens doivent se mettre à l'unisson et produire la musique de l'instant, faute de quoi, ils sombrent dans l'abîme du collage. Mark Hewins et l'ancien cuivre de Soft Machine Elton Dean ont déjà pratiqué ce genre d'exercice lors des concerts de Soft Heap, et ils montrent, en vingt-cinq minutes et deux quarts d'heure enchaînés, l'étendue de leurs capacités. Mark Hewins uvre sur les fondements et fixe la couleur générale grâce à la multitude de sons de sa guitare midi. Certains font un peu gadget, ou pis-aller, pour des mélodies trop simples mais il se distingue en revanche par ses techniques de jeu : cordes frottées, grattées, frappées contre le manche
Tous ces éléments 'acoustiques' de la guitare, transparaissant parfois derrière la couche synthétique, s'accordent parfaitement au phrasé instable d'Elton Dean. Il n'a pas changé le saxophoniste, aidé en cela par un son reconnaissable entre tous, rocailleux et incisif, sali par cette saturation naturelle si caractéristique du maître. Elton a toujours fait du Dean, quelle que soit la formation qui l'entourait. Sans lasser ni se lasser, il poursuit sa quête de liberté autant rythmique qu'harmonique depuis maintenant plus de quarante ans. Aidé par le climat du concert, son jeu est mélodique, apaisé. Les deux hommes évoluent côte à côte, sur un tempo assez lent mais mobile, les changements d'ambiance se font en douceur. Peut-être un peu trop et rendre le concert lassant. Mais au fur et à mesure, oscillant entre ambiance et recherche (free), la musique file sans qu'on s'en aperçoive vraiment, portée par les rêveries mises en musique par les deux hommes... |
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