Avec son premier et précédent "Gold
in the ashes" (2017), on avait tôt fait de revêtir le jeune
Elias d’un habit de petit prince acoustique. "Beatnick or not
to be", enregistré au studio angevin "Black box",
surprend par un son beaucoup plus ample et orchestré. Sur une bonne
moitié des neuf titres, on a l’impression qu’Elias est un peu
étouffé par le son, qu’il a du mal à exister au milieu de toutes
les nouvelles directions possibles des arrangements. "Endless
summer" est presque dans l’esprit de "Imagine" (John
Lennon), on y entend du piano, et beaucoup d’écho. C’est à la
fois dense et ouaté. "Despite the tears" et "Love was
not enough" imposent leurs sonorités électroniques et des
nappes de synthés planantes. Tout est très aérien, presque
ambient, on devine des instruments relégués en fond de mix
(banjo ? mandoline ?) et l’on a du mal à accrocher. Les tout
derniers titres deviennent sensiblement plus incarnés, plus
physiques : "Warm my chest", "Roads" et "Tempest"
qui mord davantage. "Beatnik or not to be" nous regarde
enfin droit dans les yeux, avec un arpège en finger picking
affirmé et une gravité qui sied très bien à la jeunesse.