| | | par Emmanuel Durocher le 20/05/2005
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| La scène la plus marquante du film "Mauvais sang" de Léos Carax est sûrement celle où Denis Lavant effectue une course à un rythme effréné sur fond de "Modern love" de David Bowie ; le cinéaste inscrivait le mot vitesse dans le langage cinématographique. Cest à peu près le même sentiment qui sempare du novice à lécoute des titres de "Axes" où la traduction de vitesse excessive, accélération, dérapage incontrôlé ou conduite en état divresse se fait dans une langue pop et instrumentale.
Les morceaux du troisième album des quatre filles de Brighton nont rien duniforme, débutent le plus souvent bien tranquille et chaque instrument vient se superposer au fur et à mesure pour donner un tissu sonore dense mais jamais cacophonique, on finit cloué à son fauteuil comme après une virée délirante en bagnole.
Les compositions mêlent également les genres et refusent luniformité, les premiers titres ("Bells", "Two for joy", "If not now when ?") ressemblent à des croisements de Stereolab et de Yo La Tengo pour enchaîner sur "Eight steps" dans lequel un Yann Tiersen sous acide se laisserait complètement aller à la folie. La suite oscille entre un trip ferroviaire sur "Gone darker", la cold-wave d "Atoms bomb" où la voix de Verity Susman paraît être un instrument à part entière, la noisy-pop de "Those pockets are people" et même le minimalisme sonore de "Business or otherwise" qui semble vain au départ finit par convaincre ; "The partisan" est une relecture binaire et survitaminée de Leonard Cohen. On termine avec la ballade reposante et à lâme un peu slave d "I keep losing heart" et le joyeux fourre-tout de "Come back".
Les quatre filles de Electrelane tracent leur chemin hors des sentiers balisés. Après "Rock it to the moon" en 2001 et le très encensé "Power out" lannée passée, Axes prouve loriginalité et linventivité du groupe, qui jamais ne riment avec compromis ou facilité. |
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