| | | par Jérôme Florio le 19/09/2013
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| Du rock tuméfié : le trio italien (guitare : Mattia Coletti, basse : Andrea Giommi, batterie : Nicola Romani) délivre une musique au diapason des tourments que subit le personnage sur la pochette (*). L'hôpital psychiatrique duquel semble évadé ce pauvre type est sans doute une métaphore de nos sociétés occidentales, vues sous un angle aliénant. Pas beaucoup de rock'n roll ici : le groove est singulièrement absent de "Nation", ne restent qu'une raideur mathématique, des attaques à coups de riffs – scalpels. Inversion des valeurs : "A hate supreme"- détournement de "A love supreme" de John Coltrane - est d'une rage froide qui rappelle PIL ou Wire. Le riff obsédant de "Psychic surgery" est hanté par le souvenir de Ian Curtis (Joy Division) ; même les cuivres de "Money for gold" sont hachés, arrangés de manière à ne laisser poindre aucune espèce de réconfort. La longue pièce de résistance "Cancer" est un drôle de machin tout tordu, passant d'un pogo en cellule capitonnée – la basse prognathe – à du krautrock bourdonnant genre Neu ! Plus de légèreté avec "Will" en toute fin de disque, ligne claire. Peut-être y-a-t-il une dose d'humour dans ce fatras postmoderne pas toujours de très bon goût (le visionnage de la vidéo ci-dessous m'a rappelé la jouissive série Z "The Toxic Avenger", Troma, 1984) ? Même pas sûr…
EDIBLE WOMAN Nation (Clip 2013)
The Toxic Avenger, Troma, 1984
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