| | | par David Lopez le 28/06/2001
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| Débarqué de nulle part début 2001 avec la mise en bouche " Mapplewood", brillant mini-album de six titres enregistré sur un 4-pistes chez lui à Brighton, Ed Harcourt avait créé la surprise en conviant à la même table Jeff Buckley, Gomez, Calexico et Tom Waits. Il y jouait de tous les instruments, pas forcément bien d'ailleurs, avec un son pas toujours à la hauteur, mais le charme n'en était que renforcé, on y décelait un vrai talent, une fraîcheur inespérée, laissant entrevoir une suite des plus alléchantes. On attendait donc le premier vrai album avec impatience, et la déception est à la hauteur de l'attente. L'amateur est passé pro, et c'est presque un regret car si la production est léchée (Gil Norton des Pixies et Dave Friedman de The Flaming Lips et Mogwai se la partagent), l'album est lisse, un peu fade, et les petites trouvailles du premier jet sont passées à la moulinette. Les deux titres déjà présents sur le mini-Lp ("Hanging with the wrong crowd" et "Apple of my eyes") y ont perdu de leur spontanéité, tandis que les nouveaux se cherchent encore. Si le style évoque plus Richard Davies ("Something in my eye") ou Rufus Wainwright, l'inspiration n'égale à aucun moment le "Attaboy go spin a yarn" de "Mapplewood", petite merveille de romantisme qui avait intronisé le bonhomme dans la bande des 'jeunes-beaux-talentueux' qui montent. Mais restons optimistes : la voix est là, limpide et pleine de possibilités, et le talent ne fait aucun doute, pour peu qu'il soit traité sur un mode un peu plus brut. A 24 ans, le prolifique Ed Harcourt possède de pleins tiroirs de compos toute prêtes, plus de trois cent paraît-il. Sur ce coup-ci, il a foiré sa sélection. |
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