| | | par Emmanuel Durocher le 24/04/2008
| Morceaux qui Tuent Rockferry
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| Il ne faut pas se fier à certains noms, "Rockferry" est très soul, un peu folk, un tantinet pop mais assurément pas rock. Le titre s'inspire en fait d'une banlieue de Liverpool, sur l'autre rive de la Mersey, proche de la frontière galloise. C'est d'ailleurs du Pays de Galles que vient Duffy, elle fait partie de cette ribambelle de jeunes chanteuses britanniques à classer dans la catégorie de ce qu'on pourrait appeler les "Amy awards" surfant sur la vague consécutive au succès de miss Winehouse.
Encore une potiche pastiche ou une véritable révélation ? Toujours est-il que la demoiselle a su se faire encadrer par des aînés confirmés, en particulier David McAlmont et Bernard Butler (Ex-Suede) qui avaient formé dans la seconde moitié des années 90 le duo au nom très original de McAlmont & Butler.
Étonnement dès le premier titre, une voix magnifique et profonde et une mélodie lancinante sur fond de pop symphonique avec des touches country et légèrement psychédéliques, "Rockferry" évoque les grandes heures du couple Nancy Sinatra & Lee Hazlewood. Un univers quitté aussitôt et définitivement tout en restant dans la cour des grands avec des ambiances qui rappellent les Supremes et la Motown que les Jackson 5 ou Marvin Gaye. De la soul au gospel avec des échappées de blues et de swing, des morceaux comme "Warwick avenue", "Mercy", "Syrup & honey" ou "Hanging on too long" sont de jolis coups de bluff dans lesquels les textures sonores et le timbre de Duffy semblent provenir du (micro)sillon d'une autre époque. On se plaît même à penser à "The power of love" (tube planétaire de Jennifer Rush repris par Laura Branigan, Céline Dion ou Nana Mouskouri) en écoutant "Distant dreamer" avec ses violons dégoulinants (sans être dérangeants) et son solo de saxo, une chanson à paillettes que l'on imagine interprétée dans une soirée de l'Eurovision des années 70.
Ce premier album demeure une agréable surprise : la Galloise possède un talent indéniable et sait s'entourer des bonnes personnes. Même si on peut déplorer quelques longueurs et par moments une certaine difficulté à jongler avec les rythmes intensifs et la voix langoureuse, "Rockferry" ne tombe jamais dans la soupe ou le plagiat et garde un charme nostalgique et intemporel. |
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