| | | par Christophe Nicolaïdis le 29/12/1999
| Morceaux qui Tuent Surround
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| On avait laissé Doumé Castagnet avec "Ode à l'X", un album de mises en musique de poèmes érotiques (Sefronia 18), mais l'homme développe d'autres concepts musicaux, basés notamment sur la voix et ses possibilités mélodiques et rythmiques (a cappella, scat ou chest, appris aux Usa aux côtés de Bobby Mc Ferrin et Barry Harris). Dans une ambiance proche "d'une ville la nuit" (incrustations de bruits de foule dans un club enfumé, piano séduisant au fond de la salle, voix errantes, planantes et froides, toute une alchimie au tempo souvent lent et ambiance très glamour), avec un saxophone qui se répète à l'infini, une batterie juste effleurée (mais toujours très rigide) et des claviers agissant telles des ponctuations rythmiques, un son "jazz" omniprésent, souvent entrecoupé d'effets, de scratches, comme un trip hop jazz assez proche de la collection "Rebirth of the cool", la finalité affichée de "Incroyable Jungle Beat : Surround" est de cerner les différentes "couleurs" du chant. Même si le charme opère (onomatopées vocales subtiles), le manque de prouesses dans ce domaine est assez surprenant : quid de ces fameuses techniques vocales ? Car la voix de Doumé Castagnet, monocorde, souvent susurrante, agace quand elle prend trop la pose (titres rock et rapides en général très décevants). Et comble pour un pro du jazz vocal, l'album affiche sa classe dans des instrumentaux d'un grand raffinement, la sensation de légèreté que procurent les silences, respirations entre les instruments et les atmosphères apaisantes donnant l'illusion d'un cocon sonore. "Incroyable Jungle Beat : Surround" est soigné, un peu trop propre, d'une froideur un peu intello et pas assez swinguant. |
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