1 - Baby John (édition 2001)

Dick Rivers

par Francois Branchon le 04/02/2001

Note: 5.0    

Nom, Farneri, prénom, Hervé, pseudo Dick Rivers pour ne pas faire moins amerloque que ses deux congénères belge Jean-Philippe Smet (Johnny Hallyday) et parisien Claude Moine (Eddy Mitchell). Le niçois réussira en 1960 à signer avec son groupe les Chats Sauvages chez Pathé-Marconi, dont l'objectif avoué est de concurrencer Barclay où sévissent les Chaussettes Noires d'Eddy Mitchell. Surjouant sur tous les plans (le chant, les fringues, la coiffure..), Dick Rivers, fasciné (comme les deux autres) par Elvis Presley, mais ne lui arrivant évidemment pas à la semelle (comme les deux autres), va passer très vite solo (1962) pour ne trouver que bien plus tard, dans les 70's, un créneau à peu près convenable de cow-boy crooner, pondeur de nashvilleries inoffensives. Ces rééditions concernent la période immédiatement post Chats Sauvages, entre 1963 et 1968, lorsque le chanteur, comme tous ses camarades de la vague yéyé (dite aussi "pop Coquatrix"), s'est mis à traduire le riche répertoire anglo-saxon. Mais, moins célèbre et vendeur que les Hallyday, Mitchell ou autre Vartan à qui était réservés les originaux du haut des hit-parades, il dut se rabattre sur des titres moins connus (mais parfois excellents). "Baby John" en est le premier volume (les Ep de 1962/63), orchestrations de Martial Solal, des vocaux qui sonnent terriblement sixties (de l'écho à la tonne) et un mélange de compositions originales "slow-rock", généralement de Pierre Saka ("Baby John", "Lydia", "On a juste l'âge", "Tout a changé", l'hispanisant "A Séville"...) et d'adaptations françaises (de préférence rock'n'roll ou country) : "Little miss lonely", "Night rider" de Presley (le maigrelet "Cours mon coeur"), "Life's too short", "A picture of you", "Down the line" de Roy Orbison (reste zen Roy !), "For my good fortune" (le correct "J'ai choisi l'amour"), "Why little girl"... En bonus inédits, deux titres en anglais, "Baby John" et "Magic love", tentatives mimétiques de chanter comme Presley. Disque pour documentaliste des sixties françaises et pour Dédé l'embrouille bien sur.