Le pianiste anglais rend un hommage instrumental à "Pink moon", troisième et ultime album de Nick Drake paru il y a quasiment cinquante ans. De piano il était peu question sur ce court disque magistral et dépouillé, oeuvre d'un jeune homme déjà presque entièrement consumé. Dorelli réinterprète l’ensemble dans l’ordre, en rajoutant en bout de parcours l’insupportable scie "Plaisir d’amour" (composée par Jean-Paul-Égide Martini en 1784, popularisée entre autres par Yvonne Printemps… et Elvis Presley) ; franchement on ne voit pas le rapport, sauf une interprétation qui relie le tout au prisme d’une sensiblerie facile. Malgré son titre un rien prétentieux, "Pink moon, a journey on piano" ne dépasse pas le stade de la joliesse. La mélodie du chant est sagement respectée, les divagations que Dorelli s’autorise sont assez mièvres et allongent les durées sans véritable raison d’être : il confond Clayderman avec "River man"… que l’on réécoutera par Brad Mehldau sur "The art of trio vol.3" (1998) pour davantage d’inspiration.
