"A fire to scare the sun", titre du précédent et second disque en solo de l'Irlandais, évoque bien sa musique : de Barra est un chanteur intense, un conteur passionné, qui ose donner de la voix. Les chansons et l'interprétation plongent profondément leurs racines dans une fibre irlandaise qui leur donne beaucoup d'épaisseur (deux titres a cappella aux airs de traditionnels, "Breadcrumb trail" et "Wind that shakes the barley"). "Fragments, footsteps & the forgotten" est solitaire et combatif : la guitare acoustique de "Call to arms" est attaquée avec conviction, comme plus loin l'électrique crachat punk "Fuck the begrudgers". Dans cette solitude remplie d'elle-même (voix et harmonium sur "Black crow call"), on croit reconnaître un peu de Martyn Bates (Eyeless in Gaza). Declan est assez impressionnant quand les mots se bousculent pour servir une noire imprécation très bien mise en scène ("A city somewhere") ; le ciel s'obscurcit, la tempête fait rage sur la mer, et une voix transperce les nuages noirs.
DECLAN DE BARRA (Live Chorus Festival, France 2011)