Troisième disque son son nom,“Poor David’s almanack” pourrait presque être le onzième : Rawlings a plus qu’étroitement collaboré aux huit disques de la folkeuse Us Gillian Welch, pour laquelle il est bien davantage qu’un guitariste. "Poor David’s almanack" pourrait se compter comme une autre de leurs collaborations, en inversant leurs noms en haut de l’affiche : Welch est bien présente mais en retrait, assurant les harmonies vocales sur plusieurs titres. Fin guitariste, il a aussi accompagné Conor Oberst (Bright Eyes) et co-écrit des chansons avec Ryan Adams. Quand il s'expose en solo (il a aussi un groupe, The Dave Rawlings Machine), c'est pour s'exprimer via la musique roots américaine chère à son coeur, notamment les styles country et bluegrass. Ses compositions et leur interprétation, fluide sans ostentation, portent la marque des bons musiciens ; sensibles et bien senties, elles respirent le plaisir de jouer et procurent un profond sentiment de confort. Une belle humeur traverse tout le disque. Le bluegrass joyeux de "Money is the meat in the coconut" fait dialoguer fiddle (le violon country) et guitare. On pense sur deux titres à "Harvest" de Neil Young, "Cumberland gap" tout d'abord et le plus électrique “Guitar man”. Partout, les harmonies vocales (avec Welch mais d'autres aussi) sont un pur délice, notamment la gospel et gracieuse "Lindsey Button".
La plupart du temps complice de sa longue dame brune, David Rawlings semble mener une belle vie de musicien. Son "Poor David's almanack" est tout le contraire d'un ego contrarié : des chansons qui coulent de source, servies avec naturel et un sacré doigté.
DAVID RAWLINGS Cumberland gap (Audio seul 2018)
DAVID RAWLINGS Money is the meat in the coconut (Live 2017)