On connaît principalement Danyel
Gérard (veuillez noter le "y") pour sa période yéyé
de 1963 à 1966, garnie de tubes souvent sympas ("D'accord,
d'accord", "Je", "Memphis Tennessee", "Il
pleut dans ma maison"...), parties prenantes des années Salut
Les Copains. Certains se souviennent aussi de ses années
soixante-dix (le succès grand public "Butterfly") puis des
années quatre-vingt, quand l'homme s'identifiait à un chapeau à la
con, has been courant après une gloire à jamais perdue. De
nos jours, Danyel Gérard fait des apparitions sur la tournée Age
Tendre, l'entreprise de recyclage de la nostalgie yéyé.
Cette anthologie concerne sa toute
première vie, de 1958 à 1962, quand, rendons à César ce qui lui
revient de droit, Danyel Gérard fut (avec Richard Anthony)
l'authentique précurseur du rock'n'roll en France, bien avant
Mitchell, Hallyday ou Rivers. Ce début de carrière est marqué par
le tube "Le petit Gonzales" (que Dalida avait cependant
enregistré avant lui), adapté du "Speedy Gonzales" chanté
aux Etats Unis par un Pat Boone alors en pleine gloire.
Les quarante-quatre titres que lui
consacre le label EPM sont un pot pourri de titres rock'n'roll et
twist, comme de ballades country, souvent adaptés de chansons
américaines : la reprise (signée Boris Vian !) de "D'où
reviens-tu Billie Boy ?", celle de "When" des Kalin
Twins, "Mille rayons" (meilleure version que celle d'Hugues
Aufray), "Je n'oublierai jamais" et ses vocaux
sur-joués (caractéristique maison), "Tout
l'amour", plus connue par Dario Moreno), "Ô pauvre amour"
("Oh lonesome me" de Don Gibson), "Elle n'avait que 17
ans" ("She was only seventeen" de Marty Robbins
adaptée en français par Francis Lemarque), "Cœur gros"
(l"Please stay don't go" de Burt
Bacharach sur un arrangement du Hilliard Ensemble !), les tubes
de 1962 "Leçon de twist" et "L'incendie"
(adaptations signées de lui mais popularisées par Richard
Anthony), "Gong gong" ("I'm blue" de Ike &
Tina Turner) ou même "La marsupilami" de Bob Azzam...
Une compilation bien joufflue,
pour retrouver l'ambiance pantalon de Tergal et mocassins aux pieds
nus.
DANYEL GERARD Doù reviens-tu Billie Boy ? (Audio seul 1959)