| | | par Hugo Catherine le 04/09/2008
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| Un homme approximatif fourmille d'idées, c'est connu. Sachez aussi que Daniel Palomo Vinuesa sait les dompter. Cet album n'a pas de direction tracée, accumule des couches sonores aux sources bigarrées, ne se soucie ni de la queue ni de la tête. Les musiciens pratiquent un sans-frontiérisme sans complexes; de la rêverie contemporaine (mélodies recherchées et rythmes complexes) jusqu'à la techno la plus gai-luronne, il n'y a qu'un pas. Phrases complexes de saxophone et gros beat bien lourd font bon ménage. C'est un art de savoir tirer dans tous les sens : on pourrait dire que c'est juste n'importe quoi; en fait, il faut se laisser emporter, l'oreille voyageuse, lévitant. Lévitant, puisque l'impression de douceur ailée, haut perchée prédomine. Le temps semble suspendu, cela fait penser à une histoire musiquée sans trace narrative évidente. Et pourtant, pas de heurts pour autant; s'assemblent et se fondent gravité des thèmes cuivrés et boisés, foisonnement de percussions, intermèdes vocaux, apaisement du piano, électricité de la guitare, exaltations chantées. "L'homme approximatif" est parfois enjoué, souvent farfelu, toujours surprenant. L'homme rationnel le tiendrait pour fou. Posé et intense, malgré quelques expérimentations terminales plus inaccessibles pour une fin d'album en queue de poisson, "L'homme approximatif" est généreux et joyeux. Il y a certainement bien plus que de la nonchalance à vouloir nous transbahuter ainsi entre poème cérébral et panthère rose.Veuillez saisir le texte de la chronique dans ce cadre... |
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