NTMFN - 30 chansons en français contre le rap racaille

Costes

par Albert le 31/03/2004

Note: 9.0    

Ce message s'adresse à tous ceux qui n'en peuvent plus de subir une sous-race humaine qui prolifère encore plus vite que les grèves des techniciens surpayés de la RATP en ces temps de pré-apocalypse généralisée à laquelle notre beau pays n'échappera malheureusement pas : Les cailleras.
Oui, VOUS, qui ne supportez plus ces sous-merdes qui allument des joints dans le métro, ces petites frappes blanches qui se prennent pour des "arabes qui (eux-même) se prennent pour des noirs du ghetto de Chicago" (dixit Costes), ces lamentables connards en "survèt-capuche-sur-la-tête" à 3000 balles qui osent venir vous demander 2 euros, bref, ces fils de pute dont vous rêvez de rectanguliser la tronche à coup de botte de SS (ah, merde! vous portez des tongues...) mais vous n'osez pas car vous avez soit la trouille, soit la flemme ou tout simplement pas le temps de monter un commando anti-cailleras (je connais des mecs qui passent leurs week-ends à ça), eh bien, un petit conseil qui vous permettra à la fois de vous marrer très franchement et d'éviter des problèmes avec la justice pour cause de meurtre : FONCEZ direct sur le site de Costes et chopez cette incongruité sonore qu' est "NTMFN" (selon moi le meilleur), pur manisfeste d'un des mecs, sinon LE mec, le plus incorruptible de l'histoire de l'industrie musicale (avec GG Alin, qui reste cependant en-dessous).

Démarrage brutal avec narration des embrouilles entre Costes et Kool Shen de NTM (histoire complète à lire sur le site de Costes), avec petit extrait de répondeur (Kool Shen de pitoyablement débiter : "Y a pas que ta mère que je nique, y a aussi ta meuf"), puis avalanche sonore de synthés pourris, bruits dissonnants, voire pittoresques, textes tri-parlés, tri-chantés, tri-hurlés plus ou moins improvisés, tout ceci mixé d'une façon proprement hallllucinante (comme dirait Gustave de Kervern) et hillaro-jubilatoire dont seul Costes a le secret.

A voir, en vrac, "Casse ta race" où Costes descend en flamme toute fierté communautariste; "La fièvre dans ton cul", pastiche marrant du morceau de NTM "La fièvre"; "Coucou Vénèr", diminutif affectueux de "Kool Shen"; "Faux-nègres et vrais arabes"; "La bataille de Saint-Denis", ou l'art de se mettre en scène, se bastonnant avec, pour seul arme, un sac Casino rempli de yaourts Danone et "L'intelligence du blanc", contre une "dizaine de cailleras armés de couteaux et de bombes lacrymogènes". Remarquons ici, histoire de rassurer le lecteur droits-de-l'hommiste inquiet, que Costes ne fait que jouer des rôles, et que par conséquent ses paroles brutales ne sauraient en faire un quelconque "raciste" (voir à ce propos ses album "Nik ta race", par ailleurs excellent, où il clarifie ses positions à ce sujet et "Terminator moule", où il dissèque le machisme de façon radicale).

Il est clair que Costes emmerde beaucoup de gens, à commencer par ces trous du cul de l'UEJF, du MRAP, ou de la Ligue des Droits de l'Homme, qui lui ont quand même collé trois ou quatre procès au cul d'affilée pour "propos subversifs" et "appel au meurtre". Ces braves gens n'auraient-ils donc que çà à foutre de faire chier un pauvre branleur qui hurle sa haine et son mal-de-vivre du fond de sa cité - et que de toute façon, personne n'écoute ? Ou bien auraient-ils trop d'argent qu'il faille le gaspiller ? Plus généralement, ce qui met mal à l'aise chez Costes, c'est qu'il met en scène le REEL, qu'il ex-pose, au sens premier du terme, c'est-à-dire, "poser devant soi", des situations REELLES franchement dérangeantes pour les "docteurs tant mieux" de droite comme de gauche (mais surtout de gauche) se faisant encore des illusions sur la nature humaine, que nôtre bougre objectivise de façon subjective, et c'est là tout le paradoxe du personnage, raison pour laquelle il est si difficile à saisir (sur le sujet du refus humain de la réalité, lire "La connaissance inutile" de Jean François Revel, Grasset, 1988).

Mais reprenons la bête en oreilles et examinons plus en détail : Costes ne se gène pas pour injurier personnellement et gastronomiquement son "rappeur à casquette" préféré, le traitant entre autre de "riche déguisé en pauvre", de "faux prophète" croyant lui-même les conneries qu'il débite à longueur de Cd. On sent franchement qu'il lui en veut, et qu'il en veut plus généralement à tous ces connards qui courrent nos rues. Il compare justement leur rigidité d'esprit et leur uniforme à la mode à ceux de militaires en service ("rappeur à casquettes comme militaires à casquettes"), TOUTE la panoplie de la caillera-type est disséquée, de foutage de gueule en foutage de gueule, soixante dix minutes durant. Le pire, c'est qu'on ne s'emmerde pas une seconde. A LA CONDITION NECESSAIRE d'écouter précisément TOUTES les conneries qu'il débite, et SEULEMENT à cette condition, cette cacophonie prend son sens. Sinon, on n'entendra qu'un fond inaudible et bruyant mélés de cris sauvages strictement sans intérêt. A prohiber donc dans le cas d'une soirée entre amis où tout le monde est sobre et où n'importe lequel de vos pseudo-potes aura tôt fait d'ouvrir sa gueule et de balancer au bout de trente secondes : "ouais, ouais, c'est drôle, tu mets de la musique maintenant ? Tiens, tu veux pas mettre le dernier Red Hot Chili Peppers, il est pas mal..."

Costes, et plus particulièrement ce Cd, ne ressemble à RIEN de ce que vous avez déjà pu entendre ou écouter sur cette Terre. Ce qui ne veut cependant pas forcément dire qu'il ne rime à rien. Certains trouveront çà nul à chier en-dehors de tout aspect-provoc, certains trouveront çà génial. Personnellement, j'aurais surtout tendance à hurler de rire à l'écoute de cette "chose", sortie ex nihilo de la cave de celui que beaucoup considèrent, et stigmatisent parce que çà les arrange bien, comme un taré. Quoi qu'il en soit, cet album est un repose-pied théorique essentiel de la lutte anti-caillera, et ceux qui sont victimes de cette poignée d'enculés sont ceux qui l'apprécieront le plus. Costes a eu l'habileté de mettre un nom et un visage sur un profil et des statistiques que s'évertuent à nous expliquer les ronds de cuirs mondains, qui ne mettent les pieds dans la rue que pour aller de la porte du taxi à la porte de leur bureau, et qui croient nous apprendre à vivre sur LCI. "On n'a pas attaqué les idées tant qu'on n'a pas attaqué les personnes" disait Joseph de Maistre.

J'espère que les non-initiés commencent à comprendre pourquoi Costes n'est pas vendu à la FNAC, et que les gens conscients de l'état de sclérose intellectuello-idéologico-médiatique de notre pays dû en grande partie à l'incompétence et au manque de couilles de nos élites depuis une bonne trentaine d'année comprendront aussi pourquoi ce mec a plus de succès dans le milieu underground japonais ou américain, grâce principalement à Internet et à la liberté que ce média véhicule pour le meilleur ou pour le pire.
Costes est un vrai FREAK, et comme disait Zappa: "les mecs, soyez sympas, arrêtez de déconner et de vous foutre de la gueule de ce type bizarre qui vit dans son monde et qui vous fait si peur parce que vous n'avez pas les moyens intellectuels de le comprendre, si çà se trouve, c'est lui qui va trouver le moyen de résoudre les trois-quart des problèmes énergétiques de la planète". Si après tout çà, vous n'êtes pas convaincus, eh bien, allez joyeusement vous faire foutre, au moins vous n'emmerderez personne, à part peut-être la bite de votre copain.

Note au Chef rameur: S'il te plaît, François, si tu choisis de publier ce texte dans Sefronia, n'enlève pas la MOINDRE phrase, ou alors tout sera fini entre nous, genre Steven et Rosie dans Santa Barbara.