| | | par Hugo Catherine le 31/10/2008
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| Le quintet de jazz Contrabande (saxophone, clarinette, guitare, basse, batterie) tient au plus près inventivité et perfectionnisme. A pas de loups, les mélodies et les rythmes se fondent dans une modernité steve-colemanienne appuyée. Saxophone et clarinette tournoient autour de séquences répétées, de structures rythmiques impaires bien trouvées. "Décomposé" module énergie free et allures fatiguées. Successivement, nous nous agitons tels des feux follets sur des thèmes enlevés et nous nous émouvons lorsque tout semble planer. Les morceaux privilégient souvent une approche cérébrale et intimiste, sont exécutés sur la pointe des pieds, du bout des lèvres. Il y a ici un sentiment d'agilité, de souplesse, avec une bonne assise basse/ batterie. A la fois, il faut vivre dans l'excitation et l'apaisement. "Décomposé" dégage une énergie complexe. L'album est magnifique, et nous en oublions presque la virtuosité technique des musiciens. Les associations saxophone/ clarinette fonctionnent parfaitement, la guitare insuffle une énergie mate ; certaines phrases musicales nous coupent le souffle, avec notamment un batteur, Peter Brunn, agité et mesuré, doué. La saveur des timbres et la rigueur d'exécution servent parfaitement un jazz contemporain sous influences (musiques du monde, free, rock). Le joli travail de prise de son achève de nous convaincre. Propres et roots, virtuoses et sobres, les compositions de "Contrabande" nous apaisent et nous élèvent. |
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