"New Guitars in Town : Power Pop 1978-82" inventorie en 75 titres les nombreux groupes britanniques, en partie issus du punk ou des mods, qui sévirent pendant cette période faste et exaltante pour le genre. La sélection fait ici un excellent travail, proposant des incontournables (Jam, Costello, Boomtown Rats, Stiff Little Fingers...) et déterrant quelques obscures pépites.
Le Cd 1 commence précisément par les grands noms du genre, ceux qui ont fini par transcender tous les sous-genres liés au punk en faveur d'un succès grand public. The Boomtown Rats donnent le coup d'envoi avec l'incontournable "She's so modern" : plein d'entrain et de vigueur, le rythme soutenu du morceau rappelle les New York Dolls tout en mettant en avant le côté excentrique du chanteur Bob Geldof, juste avant qu'il ne devienne un activiste. "Pump it up" d'Elvis Costello and the Attractions, à la fois percutant et lettré représente la meilleure période du crooner à lunettes, devenu chiant au fil des ans. Quant à Wreckless Eric, personne ne contestera qu'il fut un génie jamais reconnu ("Veronica"). Dans la série "pépites à petit budget" : la version faussement mièvre et tordue de "A girl i know" des Beatles par The Pleasers, "Turn on the radio" par The Rollers (groupe
post-Bay City Rollers avec un nouveau chanteur) et la résolument
punk-pop "Four letters" de The Donkeys.
Les 25 titres du Cd 2 débordent de mélodie et d'énergie, avec de futurs grands noms : les remarquables et sous-estimés Squeeze ("Another nail In my heart", à la fois léger et enjoué) ou "Terminal love" par les petits phénomènes punk-pop The Boys. On mentionnera aussi 999 ("Inside out"), The Stiffs ("Innocent bystrander"), "Young girls" du supergroupe punk The Rich Kids (Glen Matlock des Pistols + Midge Ure chanteur d'Ultravox). Parmi les moins connus l'un peu fou "Walking the rat" de Public Skool ou The Planets "Iron for the iron" (très Cars)
Le Cd 3 pimente un peu plus la sélection avec, aux côtés de quelques valeurs sûres (The Monks, The Vapors, Stiff Little Fingers...) des groupes plus obscurs encore : les synthés de Rudi éblouissent le new wavey "Crimson" (le groupe connut une vie éphémère sur le label Jamming Records de Paul Weller), les malins The Gross Club gagnent le prix de la meilleure imitation de The Jam justement ("Second chance").
Une belle collection de riffs, de fun et d'énergie, agrémentée d'un livret coloré détaillant chaque chanson, "New Guitars in Town" est du début à la fin une balade saine, souvent sauvage, nostalgique pour les anciens.
