Merry Luxmas - Season's gratings from the Cramps vinyl basement

En 2009, un peu avant sa mort, Lux Interior des Cramps, collectionneur fanatique et érudit de 45 tours, avait conçu la compilation "Jeezus fuck, it's Christmas !" pour son amie Kristian Hoffman (membre des Mumps et du groupe No Wavers de Lydia Lunch et James White). Une double cassette, compilation de folies obscures comme à l'habitude, et pensée comme antidote aux programmes des radios américaines de la soirée de Noël, une purge que nous n'imaginons apparemment pas par chez nous.

Le label Righteous, dans sa livraison semestrielle des compilations Lux & Ivy, reprend en grande partie la sélection de la cassette "Jeezus", mais la modifie, en faisant sauter une dizaine de titres et incluant des morceaux d'artistes plus connus, dénaturant au passage l'esprit Lux Interior - proposer des titres improbables mais jouissifs - pour en faire une compilation de tonalité nettement plus jazz et blues que pur rock & roll.

Comme attendu, toutes les années cinquante y passent avec le rajouté, convenu et attendu Spike Jones "chanté" par des chiens (vieux pilier des antiques compilations Rhino), les très connus Louis Armstrong, T-Bone Walker, Floyd Dixon, Bo Carter, Jimmy Butler (excellent "Trim your trees") ou George Jones, et le lot attendu de pépites méconnues : The Marquees et leur célébration pygmée au Congo, le doowop de Rudolph, Sugar Chile Robinson (12 ans !) et son "Christmas boogie", l'encore plus jeune Gayla Peevey (10 ans) qui veut "An hippopotamus for Christmas, du jazz à l'os (Washboard Pete), l'inclassable "Cool Yule" de Tony Rodelle Larson (on sait à présent de quel look Dave Gahan s'est inspiré), un beatnik (Ed Byrnes), de la soul (Julia Lee, Little Esther, Mel Walker, J.B. Summers), et pour conclure, l'explosif Reverend J.M. Gates et son furieux sermon "Did you spend Christmas day in jail?".