Brian's imaginary jukebox - Discreet ruminations and oblique 45's

Compilation

par Francois Branchon le 20/07/2018

Note: 6.0    
spiraleAcheter


Le concert est alléchant : imaginer une soirée passe-vinyles chez Brian Eno, directement inspirée du jeu "Stratégies Obliques", le très recherché jeu de cartes divinatoires - et concept en soi - qu'Eno et Peter Schmidt avaient conçu en 1978 à partir des principes régissant la création. A vrai dire il était parfois rebutant de se confronter à des prédictions comme "supprime les spécificités et remplace-les par des ambiguïtés", "A-t-on besoin de trous?", "Accrétion" ou "Questionne l'approche héroïque"...

Mais une transposition en musique augurait de grands moments décalés voire abscons et donc de belles découvertes musicales. Décliné en deux volets, Wonky pop sur un Cd, Ambient genius sur l'autre, la sélection déçoit, et attendant du génie on tombe de haut. Car de musiques improbables, artistes inattendus, disques surprenants, morceaux déroutants point, et on se retrouve en terrain bien balisé, quand il ne s'agit pas simplement sur le premier Cd de hits ultra-connus des 50's et 60's (Little Richard, Lafayettes, Tokens, Bob B Soxx, Sam Cooke, Ernie K Doe, Johnny Cash ou... Glenn Miller).

Certes dans "Ambient genius" le deuxième volume Moondog apparait ainsi qu'Ornette Coleman, John Cage, Gyorgy Ligeti, Marcel Duchamp (quel fil conducteur ici ?) et quelques découvertes, Louis and Bebe Barron, Otto Luening, Thomas Dissevelt, Henry Cowell, Harry Partch...

On aurait aimer adorer cette double compilation, mais on ne comprend pas trop sa conception disparate, et pourquoi des titres tous antérieurs à 1962 (nécessité de domaine public ?), et pourquoi surtout l'absence de ceux qu'on aimait écouter lorsque s'annonçait une partie de Stratégies Obliques, les Satie, Wim Mertens, Aksak Maboul, Samy Birnbach, Pharoah Sanders, Tonto's Expanding Headband, Philip Glass, Terry Riley...