| | | par Francois Branchon le 01/12/1998
| Morceaux qui Tuent Ces gens-là (Noir Desir)
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| Le gros problème que pose le projet de s'attaquer à l'inattaquable, est l'attitude de ceux qui s'y collent. Reproduire Brel à l'identique est inconscient : l'homme était habité d'une flamme unique, inimitable. Le détourner pour "s'en servir" ne vaut guère mieux. La seule issue est de "servir" humblement le grand Jacques avec ses propres armes. Ainsi, M (Matthieu Chedid) apporte une relecture de "Au suivant" pleine de fraîcheur naïve, Zebda son sang chaud, Noir Désir la superbe voix de Bertrand Cantat et le souffle nécessaire pour attaquer "Ces gens-là", Dick Annegarn sa perpétuelle impression planante et poétique. Bravo à eux qui ont su rester modestes. On est choqué par ceux qui au lieu de "servir" se "sont servi" : Bashung en auto caricature, Stefan Eicher en habituel faux modeste... et on est indifférent aux trop pâles qui ne sont là que pour leur appartenance à la même maison de disques (Kent, le chanteur canada dry ou le gentil Faudel). Et au bout du compte, on se demande à quoi sert une telle entreprise, sinon à des fins de marketing nécrologique. |
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