Lustro

Clã

par Filipe Francisco Carreira le 15/02/2002

Note: 4.0    

Issus de la scène de Porto, les Clã (prononcer 'clin') n'en sont pas à leur coup d'essai. Si leur deux premiers albums misaient sur l'éclectisme, ce troisième affiche une basicité rock qui, dès les premiers instants de "Dançar na corda bamba", saute au visage. Pourtant, quand un changement de rythme annonce habilement le couplet, les choses se gâtent terriblement : une voix rauque et vulgaire comme un Bryan Adams au féminin, assure que 'la vie est une corde faite d'allégresse et de tristesse'. Pire encore, cette tendance aux généralités se retrouve dans "Bem versus mal" où le thème de l'affrontement entre les forces du bien et du mal est revisité à la manière des Inconnus parodiant Bioman. Quelques bons moments cependant, comme le malicieux "O sorriso de Gioconda" et ses arrangements cuivrés ou encore "H2Omem", au texte certes anecdotique mais souligné par une mélodie tranquille et insidieuse. Une tranquilité qui, ultime forme de bonhomie musicale, caractérise la plupart des mélodies. Pour le meilleur, "Depois do amor", ballade contemplative et sensible, mais surtout pour le pire : "Gueixa"ou "Lado Esquerdo" se lovent dans une paresse qui lasse et laisse - comme c'est étonnant ! - un amer goût d'inachevé. Heureusement et comme pour justifier son titre, "Fahrenheit" ose un refrain plein de force et de panache qui tire le chroniqueur d'une léthargie coupable. Mais ces efforts sont trop timides, trop dispersés pour réhabiliter une oeuvre qui, le plus souvent, patauge dans les mélodies bancales et les concepts faciles. Une oeuvre qui s'écoute distraitement, les yeux et les oreilles tournés vers The Gift, un groupe de Leiria dont le deuxième album, publié en 2001 et sobrement intitulé "Film", est tout simplement... bouleversant? (chronique à suivre)