| | | par Francois Branchon le 01/10/1998
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| La gueule du rebelle craquant d'antan s'est un peu effacée pour une allure sérieuse de trader à Wall Street ("Dis-nous Chris, l'équilibre instable des économies émergentes, t'en penses quoi ?"). Procès d'intention ? On voudrait bien, tant on l'aimait le Chris des candides chefs d'uvre, depuis "Back on your side" jusqu'à "Wicked game" qui hantait les scènes nocturnes du "Sailor et Lula" de David Lynch. Mais aujourd'hui l'inspiration le fuit, et il semble condamné à jouer les aventuriers de la recette perdue. Quelques petites belles lueurs par ci ("Please"), quelques fulgurances de guitare par là ("Super magic 2000") et c'est tout. Et puis pourquoi Chris Isaak a-t-il donc viré James Calvin Wilsey, son excitant guitariste ? Son tissu d'harmonies si brillamment tissé et ses riffs inspirés font aujourd'hui cruellement défaut. Ceux qui découvrent Isaak trouveront ici un album au son léché (toujours la même production irréprochable de Eric Jacobsen) avec des chansons agréables et intimistes, mais, comme au long d'une route désespérément droite, on s'emmerde un peu. Les autres, avertis des possibilités du bonhomme, se rabattront comme d'hab sur les chemins des premières amours, autrement plus variés. Il est temps d'une sérieuse remise en cause car s'annonce le temps des concerts brushing à Vegas... |
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