Ode à la déprime. Le
premier Ep de Cascadeur, sorti en Novembre 2010 en prélude à son
premier album a tout pour déplaire. Certes, l'ambiance qui s'y
déploie est cohérente, certes le disque se laisse écouter... mais
jusqu'à un certain point. Comme un souvenir douloureux, Cascadeur
ressasse indéfiniment la même
mélodie. D'une piste à l'autre on croit entendre le même morceau :
quelques notes de piano en guise de rosée matinale, de l'écho, des
chœurs d'enfants, et des effets de saturation à la Radiohead. Bien
des artistes c'est vrai ont tourné, et tournent encore, avec une
paire d'accords en bandoulière. Mais le projet de Cascadeur joue le
registre mélancolique avec tellement d'impudeur que l'auditeur en
vient vite à douter de l'authenticité de cette tristesse. Trop
complaisante. D'autant que le musicien emprunte des sentiers battus
et rebattus : Belle and Sebastian, Coco Rosie et d'autres sont passés
par là. Heureusement qu'après treize minutes de misérabilisme
outrancier, le titre "Byebye" affleure comme la promesse
d'une pop un peu plus souriante. Pour abonnés aux Inrocks
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