Ne nous méprenons pas, Carlo Domenico Valyum n'existe pas ! Et voilà le secret de Polichinelle éventé ! Le concepteur de cet album qui répond au nom de Mirco Magnani se planque derrière cette couverture pour nous faire croire qu'un génie de la musique avant-gardiste italienne a décidé du haut de ses 98 ans, de sortir juste avant de mourir une œuvre conceptuelle et électro qui retracerait l'évolution de la télévision italienne de ses débuts à nos jours.
L'idée est bonne car le label allemand Undogmatsich propose un joli coffret collector comprenant deux Lp Cd et une vidéocassette. L'auteur a donc tenté de pousser la supercherie à son paroxysme. Car supercherie il y a. Mégalomanie, ou second degré mal appréhendé dans le meilleur des cas.
La problématique des albums-concept, c'est la loterie. Soit c'est génial soit ça tombe à plat même avec le meilleur des packaging.
Soyons concis car il n'y a pas grand chose à retenir. C'est très discutable au niveau de la composition. C'est lourd comme un Paris-Brest avalé en quatrième vitesse à la pause de midi. C'est soporifique comme l'intégrale de l’œuvre de Malher. Et surtout la seule impression qui ressort à la fin de l'écoute, c'est d'avoir eu la tête coincée dans une ruche, d'un bourdonnement incessant même vingt minutes après avoir éteint son poste. Peut-être était-ce l'allégorie que voulait faire passer l'auteur en décrivant la téloche, ce en quoi il a parfaitement raison. Mais cela s'avère donc intranscriptible musicalement, en tout cas pour Magnani. En effet comment transformer de la merde en or ? On a l'impression d'une musique de films de série B version post apocalyptique qui n'aurait pas déparé sur le dernier Mad Max.
Il est étonnant que Mirco Magnani, talent créatif reconnu et très demandé pour ses performances musicales antérieures, se soit fourvoyé à ce point avec cet album.
Longue hésitation avant de mettre la moyenne, finalement pas atteinte malgré a un "Oretredici" angoissant.