The black light

Calexico

par Francois Branchon le 19/09/1999

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
The ride
Missing


Calexico : contraction de Californie et Mexico (le jumeau de "Mexicali"). "The black light" : un road-album, comme on dirait un road-movie, un Paris-Texas revisité, ou mieux, la mise en sons de l'épopée vers le Mexique des deux jeunes cavaliers texans de "De si jolis chevaux", le chef d'œuvre de Cormac McCarthy !

Ils y retrouveraient sans peine les galops des chevaux dans la prairie, les ruines de ranches abandonnés, les contreforts de la Sierra Encantada, les haciendas chauffées de soleil, les poteaux électriques de lignes rectilignes, les faubourgs de villages mexicains, les feux de bois allumés à l'heure où les ombres s'allongent et, où la nuit venue, les bassins d'eau noire captent la lumière des étoiles...

John Convertino et Joey Burns sont membres de Giant Sand et concepteurs du projet OP8 avec Lisa Germano ("Over your shoulder" est d'ailleurs la version instrumentale de "Never see it coming" enregistré par OP8). Si leur musique est un écho permanent aux grands espaces, peuplés de guitares et encore d'autres guitares, c'est aussi un étonnant puzzle éparpillé, un jouissif bric à brac : le vibraphone de "The ride" parait comme tombé du ciel, on pense croiser Lou Reed dans son bain moussant sur la capiteuse ballade "Missing" quand surgit "Minas de Cobre", un flamenco d'arrière-salle enfumée et son bandonéon tire larmes. Et les feux poussent le vice de s'éteindre avec "Frontera", un dérisoire thème interlude...

Mais qu'importe les flacons, puisque l'ivresse est là, brute et sans chichi. Malgré sa façade décrépie, Calexico est un luxuriant palais.


CALEXICO - The ride Pt II (Live San Diego 1999)