| | | par Jérôme Florio le 30/01/2003
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| Une chanson de "Any downs at all" s'intitule "Brest #4" ; de Brest, on peut si on plisse bien les yeux apercevoir l'Angleterre, eldorado historique de la pop. Calc appartient à cette génération de groupes d'ici décomplexés, qui parlent le langage pop en anglais comme une seconde langue maternelle. Sur la jaquette du disque, divers objets, graines, minéraux sont soigneusement rangés dans de petites cases, comme sur ces tables recouvertes d'un dessus en verre. Parmi eux, des piments et des épingles à nourrice, arrivés là par hasard : ni le feu au fesses, ni punks, c'est une pop sagement mélodique que Calc décline sur onze titres. S'ils sont assez bien servis par le son sec et sans fioritures de Rudy Coclet, peu de titres sont véritablement accrocheurs. Pourtant rien ne manque à la confection d'un disque pop d'aujourd'hui, ni la chanson dépouillée à la guitare acoustique ("Brest #4"), ni la balade sous-tendue par un piano ("Seagulls vs airplanes"). Mais le tout est un peu joué "en-dedans", à l'instar du chant de Julien Pras, comme un Thom Yorke oisillon qui aurait peur de trop s'éloigner du nid. Le premier titre, "Fields of plaster", expose une construction en grand-huit riche en acrobaties vocales : les morceaux suivants souffrent en comparaison, moins surprenants, et ont du mal à tenir la distance. Mélodiquement, c'est la voix qui se taille la part du lion, sans que l'on parvienne à éprouver beaucoup d'intérêt à ce qui est dit. Derrière, les guitares carillonnent, la section rythmique fait son boulot, le tout avec finesse mais de manière un peu anonyme. |
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