Moins trash que les psyché-proto-punk
Deviants, mais plus barré qu'un Traffic, les parfaitement inconnus
chez nous Londoniens de Bulldog Breed naviguent entre ces deux rives
du fleuve acide anglais, auteurs de ce seul "Made in England"
en 1970, trésor caché que rien d'autre ne semble guider que la
fantaisie, la jouissance de n'en faire qu'à sa tête et les
bidouillages psychédéliques en tous genres que l'époque
autorisait.
Pas épargné par la presse rock à sa sortie (le
NME qualifia l'album de "médiocrité absolue",
probablement tombé dans de mauvaises mains, Decca ayant eu l'idée
saugrenue de le publier sur son tout nouveau label Nova, dédié au
rock progressif !), "Made in England" - chef d'œuvre
mineur, mais petit chef d'œuvre tout de même - place l'eccentrisme
typiquement anglais de Bulldog Breed au niveau d'un Tomorrow ou d'un
Skip Bifferty.