Contrairement aux Doors,
leurs collègues de chez Elektra, Arthur Lee et Love n'ont pas voulu
jouer le jeu du show-bizz, préférant rester un brillant gang de poètes
punks auto-destructeurs. Et si par dessus le marché Lee n'avait pas été un tel autocrate et
avait laissé Bryan McLean exprimer son immense talent de grand
auteur-compositeur, de chanteur aussi, alors il est probable que le guitariste n'aurait pas tourné
définitivement le dos à la musique en 1970 pour se consacrer à la
méditation.
McLean a écrit quatre chansons pour Love ou pour
remettre les choses en place, seules quatre de ses compositions furent
acceptées par Arthur Lee : "Softly to me" en 1966 pour le premier album,
"Orange skies" en 1967 sur "Da capo", "Alone again or" et "Old man" en
1968 sur l'immortel "Forever changes".
Il a fallu beaucoup de
temps pour le persuader de préparer les seize morceaux de cette
compilation où on l'entend accompagné de sa seule guitare acoustique.
Dix titres sont des démos de 1966 prévus pour Love, dont les quatre
cités. Six autres sont totalement inédits. Les quatre derniers (dont de
nouvelles versions de "Orange skies" et "Alone again or") sont des
enregistrements de 1982, ébauche d'un projet Rhino avorté. La principale
révélation de cette exhumation qu'on attendait plus, est la formidable
versatilité de McLean, dont certains titres ("Strong commitment", "Blues
singer") le placent très en avance sur le standard des chansons de Love
d'alors, à un niveau de composition, de jeu de guitare et de chant
proches des expérimentations folk jazz d'un Tim Buckley.
BRYAN MACLEAN Alone again or (Maclean version 1966 - Audio seul)