| | | par Francois Branchon le 18/07/2017
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| Imaginerait-on The Smiths se reformer
sans Morrissey ni Johnny Marr ? Quel que soit l'estime que l'on ait
pour Andy Rourke ou Mike Joyce (les deux autres), l'événement n'aurait à coup
sûr aucune portée. Aussi craint-on le pire pour cette reformation
de Bronski Beat, groupe étendard du militantisme homo des années
quatre-vingt, porté, personnifié, incarné par son chanteur à
voix unique Jimmy Sommerville et (dans une moindre mesure) son
acolyte à lunettes et claviériste Larry Steinbachek. Car si Bronski
Beat portait son nom, qui se souvient (ou a jamais su) qui est ou a
quoi ressemble Steve Bronski...
C'est lui qui porte cette
reformation - sans Larry (décédé en décembre 2016 - Moche : le
disque ne lui est même pas dédié) ni Jimmy - et propose ce double
album, avec de nouveaux titres, annoncé à grand renfort de
publicité (le premier depuis 22 ans !).
En fait de nouveaux titres, on en compte trois, qui
sous différents mixes occupent le deuxième Cd : une reprise très
electro-soul de "Stars" de Sylvester (hit disco queer
fameux des 70's), un hommage à Dandara dos Santos, transsexuel
brésilien sauvagement torturé et assassiné par un gang homophobe
en mars 2017 ("A flower for Dandara", où Rose McDowall,
chanteuse de Strawberry Switchblade fait une apparition) et "I'll
be gone".
Le premier Cd est une relecture complète de
"The age of consent", l'album fondateur de 1984 (dont le
verso de la pochette listait les âges des majorités sexuelles des
principaux pays du monde, pour en signifier les disparités). Nommé
"The age of reason", ce décalque laisse une impression
parfois bizarre, quand une voix, sépulcrale, fantomatique (un sample
de Jimmy Sommerville ? une imitation ?) vient hanter l'écoute.
Quelques unes des relectures sont particulièrement réussies,
pleines d'une soul poisseuse qui colle aux doigts, ou alliant une
énergie froide et laminante à une beauté extatique ("Screaming",
"Need a man blues").
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