| | | par Francois Branchon le 01/05/1999
| Morceaux qui Tuent Comme à la radio C'est normal Conne
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| A la question de savoir ce qu'elle a éprouvé lors de sa traversée du désert des années quatre-vingt, Brigitte Fontaine répond : "la soif" ! Cette femme est cintrée, dans le bon sens du terme, et prend un plaisir fou à faire l'andouille. Lancée comme jeune chanteuse underground en 1968, seule fille dans la fameuse couvée de Pierre Barouh chez Saravah, en équipe avec Jacques Higelin et Areski Belkacem, elle va alors se frotter au meilleur de la musique expérimentale américaine, enregistrant l'album "Comme à la radio" avec l'Art Ensemble of Chicago. Un choc inoubliable ! Virée dans les seventies au look "Marie-Christine Barrault rouleuse de pétards" (cf l'album "Vous et nous" par exemple, que Saravah ne doit pas oser rééditer...), la dame est revenue au premier plan au début des années quatre-vingt dix avec un personnage décalé et plein d'humour et un look choc qui ont fourni la toile de fond idéale à sa voix extraordinaire et aux compositions poético-funky de son Belkacem de mari.
Ces "Morceaux de choix" sont un résumé de carrière (1968-1998), et comme celle-ci, préférant sans doute des escalades plus excitantes, n'a guère fréquenté les cimes des hit parades, la sélection a été bâtie sur les seuls critères de la qualité et des coups de cœur. Depuis "Cet enfant que je t'avais fait" en duo originel avec Higelin, à "Comme à la radio", passant par "Le nougat", "La femme à barbe", "La caravane" (adaptation chantée du "Caravan" de Duke Ellington pour la compilation "Jazz à Saint Germain"), "Il pleut", "Ah que la vie est belle", l'inédit "Dressing" et les deux perles absolues que sont "C'est normal" et "Conne".
Il nous est plutôt rare de recommander un "Best of", préférant de loin la collection des albums originaux. Mais la Brigitte Fontaine passée est injustement méconnue, et cet album, remarquablement bien fait, une parfaite entrée en matière pour la découvrir. |
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