Advertisments for myself

Brave Captain

par Yves Canevet le 20/01/2003

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Mobilise


Après la disparition des disques Creation et la dispersion des Boo Radleys, formation majeure des années 90, Martin Carr est retourné à Cardiff pour reprendre son travail de songwriter talentueux. Ses dernières compositions sous le patronyme de Brave Captain alternent ambiances électro, interludes de rythmes syncopés et de morceaux pop d'excellente facture. Martin Carr n'écoute plus de musique à guitares, et cela explique la nouvelle direction qu'il donne à ses compositions actuelles. Dommage car le versant électro d"Advertisments for myself" ne parvient pas à convaincre: trop froid, trop expérimental, trop loin de l'horizon d'attente de l'auditeur. Comment écouter l'effrayant "Kissinger" plus d'une fois ? Ces morceaux ne lancent aucun véritable pont vers les titres lumineux de l'album, et peu m'importe qu'ils soient construits avec Fruity Loops plutôt que Pro-Tools s'ils ne produisent pas d'émotion. Par ailleurs, le capitaine est sensible et nous donne six billets mélodiques de première classe. "Betsi's beads" s'allonge sur un lit de samples tandis que "My mind pictures" se lève de bonne humeur, guitares aux fenêtres et handclaps au balcon. Les envolées de cuivres rapprochent "This weight that you have found" de certains titres des Boo Radleys. "I was a teenage death squad" est la charge antigouvernementale d'un déçu du New Labour. Deux ballades se distinguent particulièrement: "Mobilise" où la bande-son idéale d'une manifestation contre la guerre en Irak ("Mobilise, or this is what you get") et "Release" dont le refrain doré à l'or fin vaut à lui seul le détour ("Every woman is a queen / Except the queen who's just a woman"). Si les bricolages électro Martin Carr ne sont guère passionnants, "Advertisments for myself" séduit malgré tout. Brave Captain prendra du galon s'il dégoupille moins de grenades au plâtre et se concentre sur ce qu'il sait le mieux faire: les vignettes pop avec des guitares.