| | | par David Lopez le 02/03/2003
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| Dans un souci de recueillement et de dépouillement qui force le respect en ces temps tumultueux, Will Oldham a sorti simultanément sa guitare folk la plus discrète et son troisième vrai disque sous le sobriquet de Bonnie Prince Billy, si l'on exclue les nombreux titres ou Ep éparpillés ici et là et les collaborations de tous poils (dont la magnifique contribution au tout récent "Tranquil isolation" de Nicolaï Dunger, autre chansonnier cher à mon cur). Ici, le maître s'est entouré avec goût et parcimonie : frère Paul bien sûr, mais aussi un bout de Lambchop qui passait dans le quartier et une chanteuse de country omniprésente (Marty Slayton), ils font décoller ces courts morceaux de vie. En effet, l'album peine à dépasser la demi-heure, mais dégage plus de grâce et de classe que certaines discographies complètes de groupes qui - parce que c'est de bon ton - n'en finissent pas de clamer l'influence des frères Oldham (ou sont simplement victimes d'une influence trop forte, Herman Düne par exemple). Petit frère américain du "Pink moon" de Nick Drake, l'intransigeant "Master and everyone" n'enchantera toujours pas les sceptiques mais ravira une fois de plus les fans parce que c'est un concentré de ce que peut fournir Will Oldham : pas glamour ou clinquant pour un sou, un brin austère mais authentique et apaisé, à vrai dire la seule chose vraiment apaisée qu'on ait vu arriver en provenance des USA depuis longtemps... |
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