| | | par Francois Branchon le 29/04/2004
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| En 1994, encore sous les effets soporifiques de son dernier album "Under the red sky" de 1990, la dernière chose qu'on attend de Dylan est la passion, et accessoirement qu'il réapprenne à articuler. C'est aussi en 1994 que la chaîne américaine MTV invente son concept de concert "Unplugged", et choisit Dylan pour l'inaugurer. Avec un répertoire très soigné de douze chansons - on a pas à supporter "Tambourine man" et quatre de ses meilleures compos sont dans la liste ("All along the watchtower", "Knockin' on heaven's door", "Desolation row" et "Love minus zero, no limit"), Bob Dylan finit par convaincre les plus sceptiques, en se montrant concerné par ce qu'il fait, réarrangeant toutes ses versions et leur insufflant une réelle vie, malgré un comportement toujours aussi exécrable (visage fermé et absence totale de dialogue avec le public), même si à la fin, il se laisse aller à sourire et même serrer des mains ! Le groupe est réglé au millimètre, jour feutré et s'il s'en faut parfois d'un rien parfois pour que la puissance montre les crocs (« Desolation row »), le grondement est vite circonscrit.
Avec un répertoire où figurent aussi d'autres classiques ("The times they are a-changin", "Tombstone blues", "With God on our side", "Rainy day woman # 12 & 35" et "Like a rolling stone"), l'obscure protest-song "John Brown" (écrite dans les 60's et alors inédite), deux titres des 90's, la peu connue "Dignity" et "Shooting star" de l'album "Oh Mercy", ce concert se regarde avec finalement de la délectation, on se dit même que c'est un fichu talent qui se tient là, mi debout mi-assis, une fesse sur son tabouret, un sacré bonhomme que l'intimité du cadre rend presque convivial. |
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