Private radio

Billy Bob Thornton

par Francois Branchon le 11/12/2001

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Dark and mad
He was a friend of mine


Billy Bob Thornton, chanteur et acteur peu connu jusqu'ici, se retrouve sous les feux croisés et simultanés de l'actualité, comme premier rôle du film des frères Coen "The barber" (le merlan qui s'emmerde c'est lui) et auteur-chanteur de "Private radio", album de country classique écrit et enregistré au sein du 'club' (les noms des pointures de la génération actuelle et installée de la country blanche, Dwight Yoakam, Randy Scruggs, parsèment le livret). L'album est riche, subtil, coule à merveille, une country qui s'écarte des canons et des clichés pour se faire americana corsée (Marty Stuart est compositeur de l'ensemble) : "Dark and mad" en ouverture, qui frôle la puissance d'un Johnny Cash (en plus appuyé et plus produit tout de même), "Angelina", "Walk of shame" (nerveux et parfait pour l'autoroute), "Your blue shadow" (du Chris Isaac à voix grave) ou la très belle reprise de "He was a friend of mine" des Byrds, un vrai 'remake' (issu de l'album "Turn turn turn", le morceau a une longue histoire : écrit par Leadbelly en 1935, puis repris par Dylan en 1961, il figure aussi sur les "Bootleg series" de ce dernier, avec son histoire racontée). Thornton a la voix belle et bien plantée, parfaite réplique de son allure, placide et discrète, il s'en sert à merveille (le duo 'cohenien' avec Holly Lamar "Starlight lounge") mais parfois en abuse et crée le seul (gros) défaut de son album, le manque d'endurance, le rythme abattu en plein vol. Coupables, ces morceaux 'parlés', monologues murmurés calqués sur sa voix off dans "The barber", à la longue chiants ("Forever", "That mountain" ou les dix minutes de "Beauty at the back door"). La reprise de "Lost highway" de Leon Payne, chantée à la manière d'un Mary Robbins arrive trop tard pour rattraper une histoire bien commencée. Dommage.