| | | par Sophie Chambon le 27/10/2002
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| Une belle palette que déploie ce ":rarum" de Bill Frisell qui a choisi de nous faire réentendre les albums des années 80. Il est vrai que la rencontre avec Manfred Eicher a entraîné une alliance décisive avec le label ECM pour lequel il a beaucoup enregistré à lépoque, au point de mériter le surnom de "guitariste maison". Sideman par excellence, son style à léconomie de bon aloi convient à merveille aux lignes épurées, au ton confidentiel, voire minimaliste de Paul Motian ou de Jan Garbarek. Bill Frisell na signé que trois disques sous son nom pour le label : "In lines" en 1983, où il est enfin compositeur et leader, puis "Rambler" un an plus tard avec le saisissant "Resistor", un "Music i heard" sur un rythme de fanfare avec Kenny Wheeler et Howard Johnson très inspirés. Il faut attendre "Lookout for hope" en 1987 pour que Bill Frisell enregistre un premier album à la tête de son groupe : "Lonesome" ou "Hangdog" révèlent déjà un goût marqué pour dautres styles que le jazz que développeront les albums ultérieurs sur dautres labels. Bill Frisell aura eu un parcours très éclectique puisquil est apparu en 1986 dans le quartet de Paul Bley, toujours avec Paul Motian, et en 1996 dans un album conçu par Kenny Wheeler, "Angel song", dans un "Kind of gentle" complainte crépusculaire avec Dave Holland et Lee Konitz. Et pour finir cet autoportrait en forme dalbum sereinement mélancolique, le guitariste sen tire avec une pirouette, ce "Sub rosa" de 1993, dédicace du bassiste Gavin Bryars, tout à fait "le genre de musique quil rêve dentendre", confie Bill Frisell dans les notes de pochette. Et pour ce "Blues dreamer", cest là assurément un compliment. |
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