Programmed to love

Bent

par Christian Tranchier le 25/04/2001

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
A ribbon for my hair
I love my man


Comme d'habitude, les français sont toujours les derniers servis. "Programmed to love" date d'un an et les "happy few" piétinaient d'impatience. Simon Mills et Nail Tolliday (alias Bent) nous offrent un album voluptueux et une synthèse parfaite de "la lounge music" qui sévit dans tous lieux branchés se respectant (cf les compils Hôtel Costes). Pas de quoi gigoter sur les dance-floor, donc. Bent navigue dans les eaux envoûtantes de la dub et de l'easy-listening de haute tenue, de l'instrumental et du vocalisme succinct. Le plus étonnant étant l'utilisation de samples de Nana Mouskouri ! Cette curiosité incongrue devient, une fois artificiellement retravaillée, une voix évanescente et japonisante (rassurez-vous, sans les crédits de rigueur, personne ne peut deviner que c'est Nana Mouskouri). Cette chanteuse ne vous aura jamais semblé aussi séduisante, ensorcelante et aérienne. A ce titre, "I love my man" et "A ribbon for my hair" font partie de leurs grandes réussites, témoignages d'un sens mélodique pointu du groupe sans tomber dans le kitsch facile. Dommage, donc, qu'ils n'évitent pas, à certains moments, l'exercice de style sans ‰me pour épater la galerie : "I remember Johnny" et "Exercice 1" tournent à vide face aux guitares acoustiques de "Cyclons in love" et aux violons de "Swollen". "Programmed to love", l'objet portant bien son nom, et douceur électronique à souhait, enveloppe l'auditeur dans une atmosphère suave et confortable. Comme dans un fauteuil du Boudha Bar ? Comme une musique d'ambiance d'ascenseur ou/et d'aéroport ? Une musique frivole pour se relaxer plaisamment, assurément.