| | | par Jérôme Florio le 30/12/2005
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| Avec "Spacebox" (2003), on avait laissé le français Benoît Burello tout seul dans sa chambre à rêver des architectures impressionnistes de Talk Talk et Mark Hollis : on le retrouve entouré d'un groupe complet, équipé pour explorer d'autres autoroutes (ou plutôt "autobahne") du rock intello cette fois-ci nettement sous influence "krautrock", ce mouvement allemand planant et expérimental des années 70 (Can, Faust, Amon Düül...).
Burello a greffé des moteurs à réaction à ses compositions autrefois flottantes : la section rythmique est ici centrale, la basse et la batterie (et même deux sur certains titres) sonnent bien, traitées en rouages essentiels de la machine et pas comme la dernière roue du carrosse. Le son des guitares (de Philippe Parreno) est travaillé, papier de verre ou les cordes comme frottées sur sur une tôle métallique, produisant des gerbes d'étincelles ("Newsprint"). Le reste de la production est à l'avenant, faisant de "New lines" un travail très soigné.
La trajectoire de "New lines" suit souvent et fidèlement la ligne blanche tracée par Neu ! : avec sa rythmique répétitive et ses nappes floues de claviers, "A new start" est un quasi-décalque de "Hallogallo" ("Neu !", 1972). Le concept est décliné en version raide ("This is where we are", un manifeste ?) ou souple ("Love in the west", "Eyelid and makeup"). Mais Benoît Burello reste avant tout un mélodiste qui place stratégiquement des plages de pop antistatique aux churs en mille-feuilles ("Midsummer night song"). S'il reste la tête tournée vers les étoiles, son inspiration semble plus intime, plus physique, en se rapprochant même de contours plus soul et groove (l'imparable ligne de basse de "Into the void").
Retour sur Terre définitif au prochain disque ? |
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