Baldwin and Leps

Baldwin & Leps

par Francois Branchon le 22/02/2002

Note: 7.0    

Le violon dans la musique pop américaine des sixties n'a jamais eu très grande cote, cousinage incestueux trop direct avec le folklore du coin et ses crin crins (imaginer dans la France de 67, Antoine, Ronnie Bird ou Komintern avec un accordéon !). Exceptions notables, It's a Beautiful Day, Flock, Seatrain... c'est peu. Alors dans ce contexte, la pochette de cette réédition du duo Baldwin and Leps, un violoneux et un guitariste folk acoustique, le label Vanguard (nid de folkeux traditionnels), un morceau d'introduction de plus de vingt minutes et (coup de grâce) un des musiciens qui porte des mocassins, font craindre le pire ! Et puis, après une mise en train vaguement laborieuse, le duo intrigue dès la cinquième et dernière partie de "Calamandantine Brown" (la fameuse suite en intro), puis intéresse ("New York Town") et finit par franchement séduire ("Cousin Brenda"). Les vocaux sont splendides, la musique est pop, puisant ses sources dans le folk urbain américain qu'on aime tant ici, une sorte de Tim Buckley mal dégrossi et dépouillé (pour l'agencement des vocaux), de It's a Beautiful Day acoustique (pour les sonorités, fatalement), les prémices de Shawn Phillips. Il a vraisemblablement simplement manqué à Michael Baldwin et Leps une forte composition, une mélodie évidente, une trace de génie, en guise de ticket pour la sortie de l'anonymat. Le groupe était et reste inconnu au bataillon (aucune info dans le livret, aucune entrée dans les dictionnaires, rien sur le net), une raison supplémentaire pour les écouter.