The blinding EP

Babyshambles

par Emmanuel Durocher le 25/02/2007

Note: 7.0    

Virés de chez Rough Trade, Pete Doherty et sa clique (Mick Whitnall à la guitare, Drew McConnel à la basse et Adam Ficek à la batterie) ont pris une claque après le semi échec de "Down in Albion" mais ils n'ont pas tardé à trouver un repreneur avec EMI qui a dû flairer la bonne affaire (Pete et ses frasques, ses cures de désintoxication, son sac de brindilles enceinte…). Pour patienter avant le nouvel album, annoncé et repoussé à plusieurs reprises, les plus empressés pourront écouter ce maxi cinq titres.

Il faut d'abord regarder la pochette sur laquelle Doherty apparaît les yeux cachés par un rectangle noir, un peu comme si le musicien le plus en vue dans les tabloïds du Royaume-Uni cherchait à s'effacer de tout ce petit théâtre médiatique et ridicule. D'ailleurs, que faut-il comprendre dans ce titre ? Est-ce Pete qui est aveuglé dans ses errements et autres addictions ou bien les journalistes à harceler un honorable compositeur qui semble être le dernier représentant d'une espèce en voie de disparition : la rock star.

Mais cette différence de vision ne doit pas éblouir l'auditeur qui n'est pas sourd puisque tout l'intérêt des Babyshambles réside dans leur musique, moins hybride que sur le premier album et plus proche de celle des Libertines, Doherty montre qu'il a encore les idées claires par moments et écrit de manière fortement autobiographique (Kate, la dope, par contre "Love you but you're green" fait référence à une nouvelle de Graham Greene) des petites pépites pop simples et efficaces qui offrent une bonne synthèse entre énergie et mélodie et même si elles ne sont plus produites par l'ex-Clash-BAD Mick Jones, elles en portent toujours la marque, des emballements de "Sedative" et "The blinding" au dub-ska d' "I wish" ; rien d'éblouissant mais la franchise et la constance de ces chansons permettent d'attendre tranquillement et sereinement la suite.