| | | par Jérôme Florio le 22/02/2005
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| De la "sunshine pop" en provenance de Belgique : en arrachant la moitié des pages du calendrier, Austin Lace soutient mordicus que juin tombe en février, et qu'il fait beau au plat pays comme en Californie
vu la bonne humeur contagieuse (pas question de "positive attitude", hein !) qui se dégage de leur deuxième disque, on ne fera rien pour les contredire.
Il faut sans doute une grosse dose d'insouciance pour faire une pop si outrageusement ensoleillée sous un ciel si bas : dans ses moments les plus euphoriques, "Easy to cook" donne envie de chausser des lunettes teintées en rose et de déambuler au petit matin avec une chemise à fleurs, pendant que les autres partent au boulot ou sortent les poubelles. Pas la peine de tâter le terrain, on rentre dans le disque comme dans une eau à 25° : tout le monde sourit et on y tutoie aussi bien les Beach Boys que dEUS ("Telepheric love"), les Pale Fountains (pour la trompette de "Accidentally yours"), ou encore les trop vite disparus Papas Fritas et Me ("Harmonise or die", coup de soleil paumé dans les nineties).
"Sunshine for everyone" : du soleil pour tout le monde, et même si on se le raconte plus brillant et plus chaud qu'en réalité, c'est un généreux programme. D'autant plus qu'au même moment déferle depuis l'autre côté de la Manche le visuel glacé et le plan marketing fort bien calculé de Bloc Party, qui affole les sirènes de la hype
Ici, en guise de cuisine commerciale compliquée, on trouve sur le site du groupe la recette du gâteau aux petits beurres : d'accord, c'est une gentille régression, ou plutôt une discrète mise en retrait du fracas alentour, qu'il vaut mieux taire, comme si des guitares et des jolies mélodies pouvaient suffire à rendre le monde meilleur.
Le disque a beau s'appeler "Easy to cook", les Austin Lace ont un sacré tour de main, et la modestie rafraîchissante de ceux qui font passer les plats les plus élaborés avec une déconcertante légèreté. |
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