No podemos ser amigos

Aroah

par Jérôme Florio le 18/08/2003

Note: 6.0    

Il ne manquerait pas grand-chose pour que l'on fasse franchement ami-ami avec Irene Tremblay, demoiselle mi-américaine mi-espagnole qui compose et chante toutes les chansons d'Aroah. On aurait aimé par exemple que les amis invités (des musiciens de Migala et Manta Ray) bousculent davantage ces titres mid-tempo à la trame acoustique et transparente, qui se ressemblent et se succèdent comme des vaguelettes sur une grève. Heureusement, il y a quelques pavés sous la plage : comme un chat qui s'étirerait paresseusement sur la fin de "Her iq #2", les mots d'Irene Tremblay sont aussi ses griffes. Dits d'une voix maussade et boudeuse, elle déroule une litanie un rien plaintive de solitude, voire de cruauté. Derrière des arpèges rêveurs, elle n'épargne ni les hommes ("Her iq #2", "Whiskey" et la belle voix grave d'Abel Hernandez) ni elle-même ("X-song", "The biggest idiot in the world"). A mi-parcours, on s'impatiente : on aimerait une vraie baffe plutôt que de vagues menaces. Si l'ambiance se fait plus électrique sur "Tell Noah about the rain", la torgnole tant attendue ne viendra pas. Dommage, car on est prêt à parier qu'Irene Tremblay est très jolie en colère.