| | | par Emmanuel Durocher le 07/05/2006
| Morceaux qui Tuent Ornaments and windchimes The minds of Mortis No one can fat u
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| Dans le rock simiesque, tout le monde connaît les Monkees et Gorillaz mais il ne faut pas oublier Bonobo (downtempo facile mais agréable) ou bien le trublion électronippon Cornelius (le gentil savant sur la planète des singes). The Apes sont quatre hominidés (une femelle et trois mâles) qui débarquent fraîchement dans cette grande famille d'anthropoïdes musiciens en provenance de la jungle lourde et humide de Washington DC dans le but de dominer le rock indépendant en unifiant les seigneurs de guerre, absorbant les factions dissidentes et rééduquant la guérilla gauchiste (ce sont eux qui le disent !)
Dans le livre "La planète des singes" de Pierre Boulle (dont les films sont des adaptations assez lointaines), les chimpanzés, gorilles et autres orangs-outans prennent la place des hommes du fait de la paresse des dominants mais aussi grâce à leur incroyable don d'imitation. Les quatre Américains sont aussi dotés d'une faculté de copiage mais celle-ci se concentre sur une période bien précise (fin des années 60 et début 70) et quelques spécimens de l'espèce : Black Sabbath principalement et aussi les Doors ou Pink Floyd période Syd Barrett : le rock est bien lourd, les riffs pompeux et l'orgue Hammond B3 part dans tous les sens pour donner une grosse touche de psychédélisme à cet album. On a droit à quelques réussites : "Ornaments and windchimes" chantée par Amanda avec son orgue pour seul instrument est un rêve inquiétant et onirique alors que pour "Can u handle this" le groupe semble prendre son rôle de plagiaire moins au sérieux, la parodie devient plus festive et s'apparente à celle du Spinal Tap : sur la montagne de Baba se trouve peut-être un temple de Stonehenge en carton-pâte de trente centimètres de haut.
The Apes est un groupe très particulier : le style musical manque totalement de personnalité mais la musique en elle-même est originale : les mélodies s'en sortent généralement très bien et ce disque a besoin de plusieurs écoutes pour révéler ses petits secrets avec des morceaux qui commencent avec Ozzy pour le laisser en plan à la moitié : le magnifique piano de "No one can fat u", l'échappée punk de "The minds of Mortis" et ses churs féminins de toute beauté. En se trouvant un style moins dispersé, les singes de Washington ont les moyens de réaliser un album qui en laisserait plus d'un
baba. |
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