| | | par Frédéric Joussemet le 25/06/2000
| | |
| Le retour à des musiques délaissées inspire de plus en plus de musiciens. No Smoking, le groupe d'Emir Kusturica est de ceux-là, tout comme Boister, celui d'Anne Watts, qui sort son deuxième album. Thèmes de cabarets, valses, ballades jazzy ou rythmes yiddish saupoudrent leur musique élégante, travaillée et gaie. Certes, de temps en temps, quelques vagues de mélancolie font tanguer les âmes, mais c'est une fête - intimiste - qui imprègne le disque. Certains morceaux "moites" sont d'ailleurs peu convaincants car trop faciles (un p'tit slow bien classique fait un peu tâche tout de même). Le reste balance, sur un fond de panthère rose ou sur une langueur fiévreuse, selon l'humeur. L'acoustique de l'ensemble alliée aux instruments - piano, accordéons et divers claviers - d'Anne Watts donne une ambiance chaleureuse à l'album. La formation n'est pas traditionnelle, les apports de la clarinette basse et du trombone sont primordiaux pour les compositions audacieuses de la chanteuse. Sa voix, entraînante, lascive, légère ou brumeuse, mène avec douceur l'édifice, transmettant l'émotion un peu plus profondément. Dommage qu'une part plus importante ne soit pas donnée à l'improvisation... Un plus grand aventurisme sur ce terrain risqué aurait propulsé Boister vers des sommets éclatants. |
|
|