| | | par Christophe Nicolaïdis le 10/12/1999
| Morceaux qui Tuent Back, back, back
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| Auteure, compositeure, interprète, réalisatrice, productrice et pratiquant l'auto distribution, Ani DiFranco reste aujourd'hui une artiste atypique, créative et libre. Elle a dans la voix ce petit truc qui fait fondre les hommes comme les femmes, cette sensibilité à fleur de peau qui au détour d'une phrase vous retourne. "To the teeth" est son douzième album et depuis le superbe "Dilate" sorti en 1996, jamais écriture ne fut plus sensible. Si le quotidien reste sa principale source d'inspiration (telle un John Fante au féminin), elle dépasse ici le sujet et transcende chaque sentiment vécu par elle ou par autrui. Si d'autres aspects de sa personnalité forcent le respect (indépendance face à l'industrie du disque, textes toujours à contre courant des idées reçues, musique riche à la mélodie active...), c'est surtout cette très agréable sensation d'être pris pour un être pensant qui charme l'auditeur. Ani DiFranco construit son art pas à pas, développe de nouvelles idées stylistiques dans un mélange funk acoustique qui n'est plus réductible à "singer songwriter folk" comme à ses débuts en 1989 (on notera les apparitions de musiciens amis comme Macéo Parker ou The Artist). Ani DiFranco offre son énergie ("Freakshow"), chante pour chacun ("Back, back, back"), vit la musique comme une communion ("Providence"), c'est une artiste humaine et rare. |
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