"Eau" est le premier pas de côté en sol(eau) d'Alexandre Rochon de son Delano Orchestra (avec lesquels Jean Louis Murat a récemment collaboré). Quand on sort d'un orchestre ce n'est pas pour verser dans l'anorexie musicale : cuivres, cordes et claviers habillent sur "Pénélope" (rien à voir avec Georges Brassens) la voix fluette, étranglée, d'Alexandre. L'ensemble du disque se love dans une humeur alanguie, malgré des pointes électroniques et électriques qui se font l'écho de fêtes lointaines ("Orage"). Le titre du disque est quelque peu programmatique, mais ce n'est pas vraiment un "concept album". On en reste plus modestement à suivre un fil rouge aquatique. En passant de la mer à la même chose en plus confiné et chloré avec "La piscine", on rencontre le filet de voix de Emilie Fernandez (que l'on retrouvera aussi tel Vendredi sur "L'île"). On n'y est pas très réceptif, et on se prend à s'imaginer dans la peau d'Alain Delon dans une séquence criminelle du film du même nom. Malgré "L'alphabet" assez joueur et une "Madeleine" plus appuyée (qui irait bien à Murat), l'impression de monochromie domine.