Elleter

Akosh S. (Akosh Szelevenyi Ensemble)

par Francois Branchon le 01/03/1999

Note: 6.0    

On lit ici et là que la "vraie" world musique serait là, opaque, brute, souterraine, passionnante puisque hermétique, aux antipodes de la "world music numérique de marketing" qui nous envahirait et polluerait ondes et oreilles. Bizarre cette conception de la musique où valeur et intérêt sont synonymes de complexité ! La musique devrait être "comprise" plutôt que "sentie". La beauté ne pourrait donc plus être simple ? N'existe-t-il aucun morceau sublime construit sur deux notes ? Ni aucun morceau techniquement compliqué ET chiant à la fois ? Faut-il alors jeter les albums de Pharoah Sanders et Mari Boine, véritables excitateurs des sens ? Comme Sanders (qui paraît être une de ses références), Akosh S. commence ses morceaux par une improvisation de saxophone. Mais elle ne débouche pas sur la fusion apaisée et sereine de l'américain, seulement sur une juxtaposition de collages. L'album se résume à un défilé, alternant free brûlant, monologues introvertis ("Lelekzet") et chants hongrois traditionnels, au milieu desquels vocalise un Bertrand Cantat hurleur ("Turul") et joueur de tabla. Dans l'ensemble ardu et complexe, riche et fourmillant, mais aussi bien hermétique, voire pénible à supporter par moments, Et avec "Elléter", Akosh, qu'on aimait bien, se met à parler plus à la tête qu'aux tripes...