| | | par Francois Branchon le 26/04/2001
| Morceaux qui Tuent Gilbert Le savon se dissout dans la rigole
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| Les uns (Amor et Belhom) courent après les autres (Joey Burns et John Convertino de Calexico) depuis longtemps, se croisent et se recroisent, entre Paris et Phoenix Arizona, et finissent pas se poser dans le même studio, signant un album sous leurs noms communs. On ne retrouve pas ici les faux calmes zébrés de grandes tempêtes de l'Amor Belhom Duo, pas plus que la country mariachi alanguie des deux américains. L'album est une alternance de plages instrumentales et de chansons. Tout y exsude l'été, la chaleur, la quête d'ombre et de chaise longue (un hamac fera encore une meilleure affaire). L'introduction donne le ton, "Elevator baby", thème écrasé de soleil, ambiance sixties d'interlude, on s'attend à la voix de François Deguelt au détour d'une orangeade... Une ou deux chansons plus ou moins bien fagotées ("Mobile home"), un piano minimal, vaguement debussyen ("Orange trees in the yard"), des instruments, juste effleurés, bricolant l'architecture à nue d'une petite chanson gracile ("Gilbert") ou d'un instrumental bancal ("The wrestlers masque"), un rythme scandé par des coups de tom basse incantatoires ("Le savon se dissout dans la rigole"), dessinant un paysage de désolation mystique. Un album parfois à peine tangible, une quasi abstraction, étrange, hors du commun. |
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